Un étonnant voisinage

     Fin avril 2016, mon voisin m'indique qu'un couple de Faucons crécerelles se serait installé dans le pignon de l'ancienne ferme. Le bâtiment est bien visible de mon jardin et le pignon possède plusieurs cavités. Le couple a du installer son nid dans l'une d'elles.

 

     Mais laquelle?  De l’extérieur, aucun signe visible. Je dois attendre l'arrivée d'un des parents.

Quelques jours plus tard, j'entends des sifflements, je suppose que c'est le mâle qui avertit la femelle de son arrivée au nid. Je prends mon appareil photo et m'installe à 20 m derrière la clôture sans savoir quelle cavité viser.

 

     Les sifflements se poursuivent et brutalement l'oiseau atterrit et disparait dans une cavité, j'ai juste le temps de repérer laquelle.  Quelle rapidité! Puis l'oiseau, après 10 minutes, ressort aussi vite qu'il est entré. Quelques photos seront difficilement prises aux visites suivantes.

 

    Début juin, je devine le sifflements des jeunes en réponse à celui des parents, la couvaison a donc réussi.

    Le nourrissage se poursuit, toujours aussi rapide.

 

    Début juillet, j'observe une tête qui sort de la cavité, puis deux têtes. Ils sont curieux et observent le voisinage, l'un semble moins hardi, il reste en retrait. Vont-ils s'élancer? Non, ce n'est pas pour cette fois.

 

    Quelques jours plus tard, je les trouve dans le hangar situé à quelques mètres  du pignon. Ils ont pris leur envol, mais ne peuvent encore aller bien loin. Le plus peureux est sur une étagère, il me semble bien inquiet. Par contre le plus hardi me regarde fixement, il suit mes mouvements en tournant la tête. Il ne bouge pas, je peux m'approcher à 2m. Je prends plusieurs photos et les laisse tranquilles.

 

    Je me rends compte que c'est un moment très délicat pour eux, incapables de voler correctement, ils sont à la merci de n'importe quel prédateur, chat, chien, renard...

 

    Le lendemain, je retourne dans le hangar, ils sont toujours là mais ils ont changé de place, mieux perchés en hauteur. Le plus inquiet réagit à ma présence. Je les laisse.

 

    Deux jours plus tard, j’entends leurs sifflements dans le grand chêne. Ils sont sauvés. Ils vont voleter de branches en branches, durcir leurs muscles alaires... Pendant plusieurs jours je les entends puis plus rien... Ils ont pris leur envol pour de bon..... Bonne chance!!

 

    La reproduction a été un succès, les parents reviendront -ils l'année prochaine?

    Je serais là.

 

Rem. janv 2020: Ils ne sont jamais revenus, les cavités ont été occupées par les Choucas! Quel dommage